Week-end refuge 2020
Quatre
silhouettes masquées chargeant des sacs improbables sur un parking discret de
Villenave d’Ornon ce vendredi 17 Juillet 2020 à 6h du matin, et s’esquivant
discrètement en faisant un geste de connivence à Jean-Pierre Z. Passage à la
frontière au Pourtalet sans attirer l’attention, elles ne se démasqueront qu’à
l’arrivée aux Banos de Panticosa vers 10h30 : Nadia, Chantal, Michèle et
Hervé ! Quelle surprise !
Bon,
il fait grand beau, le parking est bondé mais nous avons trouvé une place à
proximité immédiate du refuge de la Casa de Piedra. Altitude 1634m. Les sacs
sont chargés. Pas d’échauffement : le chemin monte direct et raide. Nous
nous lançons doucement (régime anaérobie) jusqu’à prendre notre régime de
croisière (aérobie) en remontant le barranco du Caldarès le long de cascades de
plus en plus belles. Nous aurons bien mérité notre pique-nique sur les prairies
du Bozuelo dominant le lac carré de la station thermale. Les chemins sont très
rocailleux même dans les passages en sous-bois.
Après
quelques péripéties, quelques cadenas et beaucoup de fleurs dont les noms nous
échappent deux fois sur trois, nous attaquons la côte de la Fraile éponyme de
la grande cascade sautant dans le vide pour franchir les falaises du fond du cirque
de Bachimana. Nous arrivons ainsi vers 17h à notre cadence et au déversoir du
lac de Bachimana inférieur. Le refuge nous tend les bras et même les bières sur
la grande terrasse orientée au sud. La caméra de la webcam de Bachimana étant
juste au-dessus de nous, vous pouvez vous y rendre ( http://www.entrepyr.eu/webcams.php
) pour contempler avec nous le panorama (5° webcam). Le vent est soutenu et
même assez froid ce soir, mais comme l’anticyclone pousse vers le nord, les
deux jours suivants seront chauds avec une petite brise bien agréable. Pour ce
soir il fait chanter la montagne, quelle aubaine.
Notre
dortoir (Tebarray) inclut la salle de bain privée, le luxe en altitude.
L’accueil est parfait, avec deux services de repas pour respecter un espace
entre les groupes. Bâtons et chaussures dans la salle de désinfection, les sacs
dans les chambres. Repos à 2200m d’altitude !
Samedi
matin pddm (desayuno) vers 8h, c’est compatible de notre programme. Michèle qui
se ressent des difficultés de sa montée d’hier, va rester à proximité du
refuge, tandis que Nadia, Chantal et Hervé vont aller explorer le chapelet de
lacs qui jalonnent le chemin vers l’est. Les lacs (ibones) marchent ici par
deux : par exemple deux lacs de Bachimana, le premier est bajo, et le
second est alto, c’est facile. Il y a ainsi les lacs Azules bajo et alto
dominés par la forteresse des pics d’Enfer enturbannés de calcaire blanc. Il y
a les lacs de Bramatuero bajo et alto, dominés par le Pic Marcadau, le Muga et
le pic de Péterneille au nord, le pic Serrato au sud. Nous irons jusqu’au fond
du Bramatuero bajo, en regardant les fleurs et le niveau très bas de ce lac. C’est
un secteur très minéral. Au retour nous serons face aux pics d’Enfer, au pic de
Piedrafita et la Grande Fache où Nadia était la semaine précédente ! Bon
nous avons eu des soucis d’identification des sommets : il y en avait trop
et partout ! Peu de monde sur l’est, car la majorité monte vers le col d’Enfer
en suivant le GR11 vers le refuge de Respomuso. Tant mieux pour nous ! Au
retour nous retrouvons Michèle, les pieds dans l’eau fraiche mais sans avoir
capturé de truite ! Vite un rafraichissement en terrasse. Nous apercevons
une bivouaqueuse seule que nous avions croisé l’après-midi, et qui nous vantera
demain matin la compagnie des moustiques en contrebas du refuge.
Dimanche
matin, comme la veille nous récupérons nos pique-niques locaux. C’est deux
sandwichs dont l’un avec une tortilla, et l’autre avec steak haché ou chorizo,
une pomme, une barre de chocolat, un jus de fruit, deux bonbons et un sachet de
graines sèches. Départ tranquillou vers 10h0, le temps de laisser le soleil
nous atteindre, car la barrière rocheuse du Serrato nous domine à l’Est.
Descente paisible de la côte de Fraile, à contre-courant des premiers groupes
montant vers les cols du Marcadau ou d’Enfer. Nous déjeunerons au-dessus du
pont du Bozuelo, en contemplant les acrobates qui escaladent les parois en face
de nous. Après une sieste bien méritée, nous prenons le chemin vers la conduite
forcée : le camino de los machos ! Après la tubéria et moult
zig-zags, nous rejoignons le pont qui fait la liaison avec le GR11 au niveau du
belvédère et de son panorama du barranco de Brazato aux crêtes du Garmo Negro.
La fin de la descente nous amène à la voiture. Partis à quatre, nous sommes
revenus à quatre ! Après une petite glace pour Michèle à la Casa de
Piedra, nous reprenons la direction de la France.
Les
randonneurs sont surtout des jeunes, des familles et des grimpeurs bardés de
casques , de cordes et de piolets. Quelques rares français, à part nous bien
sûr. Notre accent tonique s’est amélioré au fil du temps : le
« hola ! » est devenu notre seconde nature. A noter un grand
respect, non de notre âge, mais de la distanciation, et surtout pas
d’impatience dans les passages étroits : chacun attend son tour avec le
sourire, fut-il masqué ! Un autre point : pas de faune visible à part
quelques oiseaux, en raison sans doute de la fréquentation permanente des
chemins dans la journée. Quelques terriers à marmottes, quelques reliefs
d’isards, mais rien de visible.
Bien
sûr, nous faisons une halte rafraichissante au col du Pourtalet, où les ventas
nous proposent de quoi remplir les intervalles entre les sacs dans le coffre. Vous
seriez étonnés de voir tout ce qui peut loger dans un coffre déjà plein !
Et encore plus étonnés de notre frugalité puisque ce sont fruits et légumes qui
ont été majoritaires !
Nous
étions vers 21h à Artigues, fatigués, mais avec l’esprit déconfiné pendant tout
un WE en montagne.
Merci
à tous les participants, la vraie convivialité étant de vivre ses rêves en les
partageant.
Hervé
PS : Les photos sont de Michèle, Hervé et de randonneurs de rencontre.
Pour voir les photos clic sur : https://photos.app.goo.gl/muMH1KwvftAjAxcu9
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